Une proposition de loi interpellant le gouvernement face à la menace d'un retour massif de djihadistes et après le drame de Magnanville vient d’être déposée à l’Assemblée nationale par plusieurs députés, dont Franck MARLIN. Elle permet de donner au ministre de l’Intérieur le pouvoir d’assigner, dans un centre de rétention fermé, tout individu à l'égard duquel il existe des raisons sérieuses de penser qu’il constitue, par son comportement, une grave menace pour la sécurité nationale. Le cas échéant, ces individus pourraient faire l’objet, non pas d’un placement en centre de rétention, mais d’un placement sous surveillance électronique, décidé par le ministre de l’Intérieur.

Elle augmente également à 15 ans la peine d’emprisonnement pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte de terrorisme, et la suppression des réductions et des aménagements de peines pour ces détenus.

« Comme cela a été rappelé au Premier ministre, tous les terroristes étaient dans les radars, tous avaient été condamnés, faisaient l'objet d'une procédure judiciaire ou d'un suivi. Trop de temps a été perdu » souligne votre député.

« L’Etat de droit doit être fort. S’il est faible, il n’est plus l’Etat et il n’y a plus de droit. Si un nouveau drame devait se produire, les Français ne comprendraient pas que des mesures fortes et durables n’aient pas été prises.

« À l’heure où le gouvernement annonce 1500 détenus islamistes radicalisés dans les prisons françaises, 100 condamnés pour terrorisme, 300 prévenus pour terrorisme et 400 enfants de djihadistes français dans la zone irako-syrienne, ce qui est sans doute en-deçà de la réalité, sans parler de celles et ceux qui sont allés dans ces zones et qui sont revenus sur le territoire français, la menace n’a jamais été aussi importante. Il ne faut plus tergiverser, il faut agir, maintenant. 

« La sécurité de nos concitoyens doit être garantie en tous lieux du territoire. Je pense qu’il est temps de réactualiser et de mettre en œuvre le dispositif « Vigibanlieue » que j’avais proposé en 1998 à Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l’Intérieur. D’ailleurs, il est en partie exécuté dans le cadre de l’état d’urgence. 

« Aujourd’hui, nul Français ne craint la présence de l’armée dans les gares, les aéroports, nos rues et aux abords des lieux sensibles. Mais au-delà de cette présence, il faut aussi que l’Etat se mobilise pour former ces militaires et rendre compatibles leurs missions par rapport aux actions du terrain. Les légionnaires sont formés pour intervenir sur des théâtres d’opérations extérieures. Nous devons nous concentrer sur une formation spécifique des autres militaires, ceux qui patrouillent dans nos rues, au lieu de les envoyer à l’extérieur.

« Il faut qu’ils puissent intervenir avec efficacité, et qu’ils soient autorisés à le faire si besoin. Non pas comme au Bataclan où, comme l’a souligné le ministre de la Défense, des militaires se sont vus empêcher de faire usage de leur arme parce qu’ils n’avaient pas reçu d’ordre en ce sens du préfet de police et qu’ils ne sont pas formés aux interventions en présence d’otages…

« L’Etat doit changer, s’adapter, pour mieux protéger. Il faut un Etat fort, avec une armée adaptée aux circonstances terribles que nous avons traversées et aux menaces qui pèsent plus que jamais sur nos concitoyens.

« Oui, il faut des militaires formés, présents et prêts à intervenir dans nos rues, dans nos quartiers, dans nos banlieues. Rassurer, prévenir, c’est tout simplement cela sécuriser le territoire. Cela a un coût, c’est vrai. Mais c’est un choix politique.

« Evidemment, je ne doute pas qu’il y aura des bien-pensants et de diseurs de bonne conscience pour critiquer ces mesures. Mais sincèrement, il y en a ras-le-bol de ces personnes là, qui refont le monde tranquillement assis dans leurs salons… L’actualité, elle n’est pas dans les livres. Elle est sur le terrain. Et c’est là qu’il faut agir. »


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