Depuis juin 2013, on le croyait repoussé aux années 2030 – 2050, de grandes incertitudes pesaient même sur sa réalisation, mais le projet de la nouvelle ligne grande vitesse reliant Paris à Lyon, via Orléans et Clermont-Ferrand, refait soudainement surface. Une LGV qui traverserait notamment le département de l’Essonne.
En effet, la Commission consultative composée des parlementaires, des présidents de chambres consulaires et des préfets des régions concernées (Auvergne, Bourgogne, Centre, Ile-de-France et Rhône-Alpes) a été invitée à se réunir, aujourd’hui, à Clermont-Ferrand. Cette réunion s’inscrit dans le cadre d’une étape préliminaire aux études préalables à l’enquête d’utilité publique mise en place en octobre 2012.
Pour Franck MARLIN, cette réunion est à la fois prématurée et injustifiée.
« Outre le lieu de cette rencontre, qui ne permettra finalement qu’aux élus du Centre de la France favorables à ce projet de s’exprimer, je déplore plus encore son ordre du jour. Car il laisse à penser que ce projet se poursuit sans aucune contrainte et que seul reste à déterminer le choix d’un scénario entre celui passant par Orléans et Bourges, dit « Ouest », et celui plus direct, dit « Médian ».
« C’est oublier, tout d’abord, que le gouvernement, par la voix du Premier ministre, a validé le 27 juin 2013 le « rapport Duron » qui, d’une part, a repoussé ce projet à l’horizon 2030-2050 et, d’autre part, donné la priorité à la rénovation des lignes existantes.
« C’est oublier également que ce projet est conditionné à la saturation de la ligne actuelle Paris-Lyon. Or, dans son rapport du 23 octobre dernier, la Cour des Comptes a estimé que "les principales saturations concernent les gares et les nœuds ferroviaires, par exemple à La Part-Dieu. (…) Il a été montré que la mise en œuvre du système européen de signalisation et de management du trafic (ERTMS) doublerait à elle seule sa capacité, pour un coût de l’ordre de 500 millions d’euros, à comparer à celui de 14 milliards estimé pour POCL". De plus, l’Observatoire de la saturation de LGV Paris-Lyon qui a été mis en place n’a pas rendu ses conclusions.
« Par ailleurs, dans ce même rapport, la Cour des Comptes a préconisé l’arrêt de la construction de nouvelles lignes, au-delà de celles en cours d’achèvement, en précisant qu’il n’est aujourd’hui plus possible de poursuivre une politique de « tout TGV » a fortiori si l’on entend entreprendre parallèlement une rénovation accélérée du réseau classique, avec la poursuite du développement des lignes à grande vitesse et qu’il ne serait pas responsable de laisser dériver encore une dette combinée RFF/SNCF qui atteint 44 Md€ et continue d’augmenter.
« D’un point de vue économique, cette ligne ne sera pas viable. Ni l’Etat, ni les collectivités territoriales ne peuvent se permettre un tel investissement qui avoisinera, tous travaux compris, les 20 milliards d’euros. D’un point de vue écologique et environnemental, ce serait aussi une catastrophe avec, en Essonne, soit le franchissement des vallées de la Chalouette, de la Renarde et de la Juine, soit un passage dans une zone située en majeure partie sur le Parc Naturel Régional du Gâtinais français. Dans un cas comme dans l’autre, ce n’est pas acceptable. »
Considérant que « plus rien ne justifie la poursuite de ce projet », votre député a donc déposé une question écrite le 12 décembre afin de demander au secrétaire d’État chargé des transports de clairement annoncer son abandon définitif, et il a réitéré son opposition à cette LGV au Préfet de la région Auvergne, coordonateur du projet POCL.