Rames surchargées, trains annulés ou en retard, voies vétustes devant faire l’objet de travaux de rénovation,… les difficultés sont de plus en plus nombreuses pour les habitants de l’Essonne qui fréquentent les lignes du RER dans le département.
Un constat identique que dressent deux élus du 91, David DERROUET, Maire de Fleury-Mérogis, et Franck MARLIN, Député-Maire d’Étampes.
« L’enquête d’Envoyé Spécial, diffusée sur France 2 le 29 septembre, a malheureusement illustré ce que nous dénonçons depuis très longtemps » explique Franck MARLIN. « Les lignes SNCF empruntées quotidiennement par nos habitants ont été laissées à l’abandon pendant de trop nombreuses années. Le retard pris est considérable, et de l’aveu même de la direction de la SNCF, elle n’arrive pas à le combler. »
« Incontestablement, les moyens manquent » ajoute David DERROUET. « L’Etat et la SNCF consacrent actuellement 2,5 milliards d’euros, chaque année, à la régénération des voies sur l’ensemble du territoire national. Un montant qui, selon le secrétaire d’Etat en charge des transports, doit être porté à 3 milliards d’ici 2020. Mais c’est insuffisant. Nos territoires sont en pleine expansion (logements, développement économique…). Disposer de transports publics performants et sûrs est une urgence pour réduire le temps de trajet et permettre au plus grand nombre de retrouver de vrais temps de vie familiaux. La priorité doit être redonnée aux transports du quotidien, qui comptent bien plus de voyageurs chaque jour que les grandes lignes de TGV ».
« À l’heure où tout est fait pour décourager l’utilisation des voitures personnelles, il faudrait peut-être d’abord commencer par leur offrir des alternatives et des solutions concrètes qui répondent véritablement à leurs besoins » poursuit Franck MARLIN. « D’un côté, il faut procéder à des travaux de sécurité d’envergure. C’est notamment le cas pour la ligne C du RER, et c’est une bonne chose. Mais durant ces travaux, les usagers se voient privés de la moitié des trains… Comment vont-ils faire pour se rendre à leur travail et ne pas revenir le soir à des heures tardives ? »
« Là est tout le problème. Qui se soucie de ce que vivent, au quotidien, les usagers de la SNCF ? Qui pense à celles et ceux qui vont utiliser des rames encore plus surchargées que d’habitude et avec des temps de transport démultipliés pendant ces travaux ? » continue David DERROUET.
« Il faut se donner les moyens d’entreprendre de telles opérations de rénovation tout en garantissant une offre de transport complémentaire. L’un ne peut aller sans l’autre. Cela a un coût, certes. Mais ce n’est pas aux usagers d’être condamnés à une double peine. L’Etat avait la possibilité d’exiger une participation des sociétés d’autoroute, qui engrangent des bénéfices colossaux, pour assurer une partie des investissements nécessaires sur nos lignes de transport, tout en refusant bien sûr que cela soit répercuté sur les usagers de la route. Il ne l’a pas fait. Mais d’autres pistes peuvent être exploitées. »
« Alors qu’il était possible d’investir plus de 14 milliards dans la LGV POCL, il est nécessaire de réorienter les investissements des nouvelles lignes grande vitesse, heureusement abandonnées, vers la rénovation des transports du quotidien et de proximité. C’est une urgence absolue, pour la sécurité et pour améliorer la vie de centaines de milliers de voyageurs » conclut Franck MARLIN.