Le parti socialiste, par la voix de son représentant dans le Sud-Essonne, a condamné l’initiative de donner la parole aux habitants des villes potentiellement concernées par l’implantation d’une aire de grand passage pour les gens du voyage.
En deux semaines, la pétition initiée par les Maires de Chevannes, Mauchamps, Chamarande et Étampes a en effet déjà recueilli plus de 1300 signatures (voir l'article ). Un succès populaire qui effraye visiblement ceux qui sont à l’origine d’un texte qui pose beaucoup de problèmes.
« À l’époque, j’avais combattu la loi du gouvernement Jospin, et dénoncé ses conséquences pour les collectivités, leurs habitants, mais aussi pour les gens du voyage eux-mêmes. Les faits me donnent raison.
« Tout d’abord, elle impose un transfert de charges. C’est aux collectivités d’assumer le coût de ces aires que nous impose l’Etat. On nous refait le coup des rythmes scolaires ! On nous demande de supporter des investissements lourds, des frais de fonctionnement importants alors que dans le même temps on nous baisse nos dotations. On nous a même supprimé les aides accordées pour la construction de ces aires. C’est se moquer du monde.
« Ensuite, on nous demande d’assumer de nouvelles responsabilités quand d’autres, contrairement à nous, n’ont toujours pas rempli leurs premières obligations en termes d’aires d’accueil et de passage temporaire.
« Les donneurs de leçons devraient y réfléchir à deux fois avant d’évoquer ce sujet et de parler de décence !
« Ce qui indécent, ce sont les conditions qui sont proposées aux gens du voyage en faisant vivre plus de 1000 personnes sur un même espace, souvent inadapté et qui ne répond pas à leurs attentes.
« Ce qui est indécent, ce sont les répercussions pour les riverains, le préjudice subi sur la valeur de leur bien immobilier, et les inquiétudes que chacun peut comprendre lorsque l’on se trouve à proximité d’un lieu sur lequel s’installent de façon temporaire 250 caravanes et autant de véhicules.
« Ce qui est indécent, c’est que l’on ne veuille pas prendre en compte les questions de sécurité et d’accessibilité de ces espaces.
La loi du gouvernement Jospin est une loi sournoise qu’il faudra abroger
« Ce qui est indécent, c’est qu’il y ait deux poids deux mesures. Subitement, quand on parle de gens du voyage et d’aires d’accueil, toutes les questions environnementales n’ont plus lieu d’être. Personne ne s’interroge sur les répercussions sur la nappe phréatique de Beauce qui alimente en eau potable toute notre région, la faune et la flore, la pollution des sols… La loi du gouvernement Jospin transgresse toutes les autres lois, mais ce n’est pas un problème !
« Et bien oui, cela en est un. Élu de la Nation, attaché aux droits et aux devoirs de chacun, je ne peux accepter que l’on puisse porter ainsi atteinte aux principes d’équité entre les citoyens. Il en va de la cohésion sociale de notre pays. On ne peut donner le sentiment qu’il y ait deux catégories de citoyens. Une majorité à qui on demande tout, et des minorités à qui l’on tolère tout.
« Nous n’en voulons pas au représentant de l’Etat qui applique la loi, mais à ceux qui l’ont votée et à ceux qui la maintiennent. Cette loi est une loi sournoise. C’est une loi qui ne crée que des oppositions entre les uns et les autres. Il faudra l’abroger lorsque le temps de l’alternance sera venu ! »