Prétexte ou mouvement d’humeur ? La réunion organisée en Préfecture sur l’aire de grand passage pour les gens du voyage dans le secteur Grand Sud, le 14 mars, a tourné court.
Arrivé avec plus de 20 minutes de retard, le représentant de l’Etat a quitté la réunion au bout d’un quart d’heure, au moment où votre député opposait des arguments de droit et relayait la position des élus de ce territoire et les inquiétudes exprimées par le monde agricole et des milliers d’habitants par le biais de pétitions.
À ses côtés se tenaient notamment Jacques JOFFROY (Maire de Chevannes), Christine DUBOIS (Maire de Mauchamps), les conseillers régionaux Jean-Philippe DUGOIN-CLEMENT, Gérard HEBERT, Jean-Raymond HUGONET, Alexandre TOUZET et Jean-François VIGIER, les Présidents des Communautés d’agglomération et de communes Jean-Pierre COLOMBANI et Patrick IMBERT, la Présidente déléguée du Conseil départemental, Marie-Claire CHAMBARET, et le Sénateur Serge DASSAULT.
« On nous invite pour nous entendre et lorsque l’on explique la démarche collective et argumentée qui est la nôtre, le Préfet se lève et met un terme à l’échange constructif que nous voulons instaurer avec l’Etat. Cela fait plusieurs semaines qu’un rendez-vous était demandé. Et lorsqu’il nous est enfin accordé, on y met fin à la première occasion » explique Franck MARLIN.
L’attitude du Préfet et sa politique de la chaise vide ont stupéfait les élus.
« Où est la concertation ? », « Où est la volonté de trouver des solutions ? », « C’est de cette manière que l’Etat prend en compte l’avis des élus et de la population ? » Telles ont été les réactions parmi les élus présents.
« Nous n’avons pas la même lecture de la loi que le représentant de l’Etat. Il a refusé de l’entendre, tout comme les explications que nous avions à lui présenter. Pourtant elles sont fondées juridiquement, qu’il le veuille ou non. Elles ont aussi un fondement démocratique, puisque ce sont plus de 2800 signatures qui ont été réunies au travers de deux pétitions » poursuit votre député.
Mais c’est plus encore l’aveu d’impuissance de l’Etat à faire respecter le droit et l’ordre public qui a profondément inquiété les élus.
« Très clairement, le Préfet nous a indiqué que l’Etat n’était pas en capacité aujourd’hui de faire respecter la loi en Essonne et de mobiliser les forces de l’ordre en cas d’occupation illicite de terrains publics ou privés par des gens du voyage, en raison de leur affectation à d’autres missions et sur d’autres sites du territoire national.
« Comment peut-on croire à une telle défaillance de l’Etat et à son impossibilité d’assurer la sécurité des personnes et des biens ? C’est extrêmement préoccupant. Je viens d’ailleurs de saisir le Ministre de l’intérieur pour demander des explications.
« Le Préfet a même voulu nous acheter en nous promettant des aides de l’Etat et du Conseil départemental si nous construisions cette aire de grand passage. Comment est-ce possible alors qu’il y a encore quelque temps cette même personne affirmait que les collectivités ne pouvaient plus bénéficier d’un soutien financier de l’Etat ?
« Notre combat est juste. Notre mobilisation ne fait que commencer. Il l’a même renforcée. Nous sommes déterminés, galvanisés, unis. Il est hors de question de baisser les bras et de se soumettre à des décisions qui ne seraient pas conformes à l’esprit de la loi. »
Comme symbole de ce dialogue unilatéralement rompu, les élus ont déposé les pétitions devant la chaise laissée vide par le Préfet de l’Essonne.
« Mais que les signataires ne s’inquiètent pas. Leur avis sera défendu de nouveau et remis prochainement aux autorités publiques. Parlant d’une seule voix, le Grand Sud entend réaffirmer que sa position n’est pas négociable. »
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