La Ligue de défense des conducteurs vient de lancer une campagne de protestation contre la généralisation des « radars invisibles ».
La lettre pétition indique qu’« en 2012, les Français se sont massivement opposés au retrait des panneaux avertissant de la présence des radars. Or, en multipliant de manière exponentielle les radars "invisibles" (mobiles embarqués, radars Jeunes, drones...), le gouvernement va délibérément à l'encontre de cette forte opposition des Français, en faisant du radar invisible la norme, et du radar signalé l'exception. »
Soulignant la démonstration de « la baisse de la mortalité routière était même plus importante avant l'implantation des premiers radars, avec une diminution de 346 morts par an en moyenne de 1991 à 2003, contre 222 en moyenne de 2003 à 2015 », les adhérents expliquent également que « ce coûteux déferlement de nouveaux radars - dans un contexte où la lutte contre les menaces extérieures pesant sur les Français devrait être une priorité absolue - aura pour seule conséquence de faire exploser le nombre de PV - qui s'élevait déjà à 12 millions l'an dernier - multipliant ainsi les pertes de points et de permis. Les premiers touchés seront une nouvelle fois les professionnels dont la voiture est un outil de travail primordial : des milliers d'infirmières, artisans, commerciaux ... risquent ainsi d'être condamnés à cesser leur activité, suite à une accumulation de petits dépassements sans danger. »
Pour sa part, Franck MARLIN dénonce depuis toujours cette vision de la sécurité routière qui n’est abordée, depuis trop longtemps, que par le seul prisme de la répression.
« Mes prises de positions sont connues. J’ai toujours lutté contre l’utilisation des forces de l’ordre pour piéger les usagers de la route, cantonnées dans des véhicules cachés, alors que leur première mission est d’être sur le terrain, dans des secteurs difficiles et pour assurer la sécurité des personnes et de biens » explique-t-il.
« J’ai déposé de nombreux amendements et, avec certains collègues, des propositions de loi visant, par exemple, à supprimer les sanctions dans le cas des petits excès de vitesse, à assouplir le recouvrement des points de permis, à gratifier les conducteurs n’ayant commis aucune faute pendant trois ans de trois points supplémentaires.
« J’ai aussi été le premier député à me mobiliser lorsque le gouvernement voulait interdire les dispositifs d’aide à la conduite, appelés alors à tort "avertisseurs de radars", supprimer les panneaux signalant les radars, et rendre obligatoire le port du gilet jaune pour les motards. Le gouvernement avait reculé sur tous ces points.
« En avril 2014, j’ai co-présidé un colloque au Palais du Luxembourg, organise par la Ligue des Conducteurs, sur la thématique "Vitesse : stop aux idées reçues", pour refuser l’abaissement généralisé de la vitesse à 80 km/h sur les routes et faire entendre la voix d’experts de la route, à contre-courant des thèses officielles sur la vitesse, dont la fameuse et mensongère expression selon laquelle "1 km/h en moins = 4 % de morts en moins". Une formule qui repose sur aucun argument fondé.
« À cette occasion, j’avais rappelé mes positions : la nécessaire priorité à donner à l’entretien des routes dont la détérioration du revêtement ainsi que l’utilisation de certaines peintures, outre les barrières de protection métalliques, sont les premières causes d’accidents, et une amélioration de la formation à la conduite. En résumé : une sécurité routière repensée et axée sur les véritables causes de la mortalité sur nos routes.
« Les usagers de la route sont en permanence harcelés et voient chaque jour la réglementation évoluer avec de nouvelles mesures et de nouveaux dispositifs coûteux et à fort rendement. Or le produit des amendes n’est pas redirigé vers l’amélioration des points noirs routiers. Cela ne fait donc qu’ajouter au sentiment de persécution celui d’être une "vache à lait". Cela ne peut, en toute logique, que susciter la défiance et le rejet de ces mesures qui, au surplus, se révèlent être inefficaces. »
Fidèle à ses convictions, il a donc fait connaître sa position sur les dérives de la répression routière, et tout particulièrement la généralisation de ces « radars invisibles », auprès de la Secrétaire générale de la Ligue de défense des conducteurs.