Cette période de fêtes de fin d’année est toujours l’occasion de songer aux bonnes résolutions à suivre pour la nouvelle année à venir. Quelles seront celles des agriculteurs qui devraient subir, l’an prochain, une nouvelle baisse de leur revenu ?
D’avoir, sans aucun doute, une Politique Agricole Commune (PAC) qui leur permet de soutenir réellement l’agriculture, d’assurer un niveau de vie équitable à la population agricole, de stabiliser les marchés, de garantir la sécurité des approvisionnements et d’assurer des prix raisonnables aux consommateurs.
Ce ne sera, toutefois, pas le cas puisque la réforme de la PAC 2014-2020 prévoit diminuer les subventions allouées aux producteurs de grandes cultures de 9 % en 2014, de 15% en 2015 et de 30 %, en moyenne, à l’horizon 2019.
Ces sombres perspectives d’avenir déferlent comme un tsunami causé par ce « séisme » annoncé par la PAC. Contrairement à l’abondance de mauvaises récoltes en France, celles de meilleures qualités dans les autres régions du monde ont grandement fait chuter les cours qui campent sous la barre des 200 euros la tonne.
Quant aux revenus prévisionnels 2014, estimés par le Service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture, ils atteindront 11 500€, soit moins de 1000€ par mois par exploitation ! Les céréaliers sont les exploitants agricoles les plus mal lotis de ce secteur d’activité, avec un résultat inférieur de moitié comparé à la moyenne des exploitations françaises.
À juste titre, ils réclament dès lors que l’année 2015 soit notamment une « année blanche » en matière de remboursement d’emprunt bancaire, d’échelonnement de charges sociales,...
Ce sont des revendications légitimes auxquelles je m’associe fortement. Rappelons aussi qu’après avoir déjà dégringolé de 30 % en 2013 et de 44 % par rapport à 2013 , le revenu agricole devrait à nouveau diminuer en 2015...
En chute libre depuis deux ans, jusqu’où ira donc la dégringolade de ce revenu si la PAC, elle-même, n’assume plus ses objectifs ?
Et à cela s’ajoute l’absence d’engagement de la part du Conseil régional d’Ile-de-France impactant gravement de budget de la Chambre régionale d’Agriculture qui devra faire face au prélèvement du fonds de roulement prévu par le gouvernement dans la loi de finances 2015. L’avenir de la Chambre est désormais menacé. Or elle a un rôle déterminant en matière de développement, d’agro-écologie, d’innovation, d’installation de jeunes agriculteurs,…
Sans parler des contraintes environnementales, les terres agricoles qui peinent à être préservées, les difficultés spécifiques à notre région périurbaine,…
C’est donc une année des plus difficiles qui s’annonce pour le monde agricole. Et c’est avec détermination que, fidèle à mon soutien, j’œuvrerai aux côtés des exploitants et de leurs représentants. C’est une impérieuse nécessité, car il ne faut jamais oublier que l’agriculture nourrit l’Homme. Et il semble que cette réalité de base échappe quelque peu à celles et ceux qui décident à Paris, bien installés dans leurs bureaux dorés...