Au lendemain d’attaques de deux établissements ainsi que de clients et de personnels à Lille et à Bordeaux, de multiples agressions homophobes dénombrées ces derniers jours, de menaces contre des journalistes, des élus, et après les dérapages observés au sein même de l’hémicycle, je condamne fermement cette radicalisation et ces actes plus qu’intolérables.
Je souhaite d’ailleurs que la Justice passe et que leurs auteurs soient condamnés avec la plus grande sévérité.
Rien ne peut justifier ni excuser les débordements de haine qui se multiplient.
Si chacun peut comprendre que l’accélération du calendrier parlementaire concernant le projet de loi ouvrant le mariage aux personnes du même sexe a pu susciter une vive émotion, donnant aussi sa part de responsabilité au gouvernement, le déchaînement de violences auquel nous assistons est parfaitement inacceptable.
En tant que signataire de la « Charte pour un débat parlementaire respectueux » rédigée par l’association SOS‑HOMOPHOBIE, je mets en garde contre toute radicalisation et manipulation.
Un appel au calme doit être lancé par l’ensemble de la classe politique à qui s’impose un devoir d’exemplarité.
L’extrémisme est une voie dangereuse pour la République. La démocratie ne doit pas être prise en otage par des groupuscules qui n’attendent qu’une chose, ainsi que la fin de la manifestation hier soir devant l’Assemblée l’a encore tristement illustrée : instaurer un climat de peur et de violence.
Le débat démocratique, au sein de nos institutions, doit pouvoir se faire de manière apaisée et mesurée, en prenant pleinement en compte le respect du choix de vie de chacun.
Ce n’est qu’en ayant cette attitude responsable que nous seront respectueux des idées et des convictions qui animent toutes les forces de notre société.
Arrêtons encore une fois de cliver, de jeter de l’huile sur le feu. Il faut avoir conscience de la portée de la virulence des mots qui sont proférés et de leur impact sur le terrain, dans la population et notamment des plus jeunes. Le respect des convictions ne doit pas ouvrir la porte à l’intolérance ou à la division.
La République est une et indivisible. Elle est aussi diverse.
Et en tant qu’élus de la Nation, nous avons le rôle et le devoir essentiels de préserver la cohésion des Françaises et des Français.
Franck MARLIN